Ayez confiance...

Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, l’hypnose n'est pas juste un art de spectacle. Alors oui, c’est marrant de voir quelqu'un imiter un poulet ou faire le poirier, mais l’hypnose peut aussi servir de thérapie.
La pratique de l’hypnothérapie remonte à plus de 4 000 ans. En Égypte antique, on pouvait se rendre dans les ‘Temples du Sommeil’ ou ‘Temples du Rêve’ pour surmonter des épreuves difficiles, qu’elles soient physiques ou mentales. Après un long rituel de purification, méditation et chants sacrés, le patient était placé dans une sorte de transe pendant que des instructions et suggestions hypnotiques lui étaient récitées.
Bon, aujourd’hui, pas besoin de se rendre dans un temple ni de chanter quoi que ce soit (désolé de vous décevoir). En fait, l’hypnose est un état de rêverie et de relaxation renforcé que vous avez tous déjà vécu : quand vous lisez un livre et que vous vous rendez compte que vous avez lu toute une page sans rien retenir, ou quand vous décrochez en plein milieu d’une conversation (ou d’un cours ennuyeux). Pour faire simple, l’hypnose nous place dans un état de dissociation, de transe.
L’hypnothérapie, c’est la même chose, mais en plus poussé. Que vous soyez victime d'un trauma, toxico, blessé au dos ou à l’égo, l’hypnothérapie est peut-être la solution. Ne soyez pas sceptique, on vous explique :
Première étape, thérapie classique. Petite discussion avec l’hypnothérapeute, on explique le pourquoi du comment, on établit les causes du problème et ses conséquences. Ensuite, on se concentre : sur sa respiration, ses sensations, un objet, un point sur le mur, un son ou une musique, peu importe tant que vous vous concentrez et vous vous sentez relaxé. Cette étape est cruciale : votre conscience devient spectatrice, elle se relie à votre inconscient et vous entrez dans un état de conscience élargie. Rassurez-vous, votre conscience est spectatrice, pas absente, donc même vos secrets les plus sombres sont en sécurité (ouf). Puisque vous restez conscient, impossible de rester "bloqué" dans la transe non plus : soit vous vous réveillerez, seul ou à l’aide du guide, soit vous vous endormirez.
Maintenant, on passe aux choses sérieuses. L’hypnothérapeute peut procéder de différentes manières, avec une série de questions, de suggestions ou d'images métaphoriques, mais le but reste le même : aider le patient à percevoir son problème autrement, modifier les conséquences qui en découlent et imaginer sa vie une fois le problème ou la douleur passés. La conscience étant spectatrice, l’inconscient peut assimiler ces informations directement. En gros, c’est comme si l’hypnothérapeute discutait avec l’inconscient. Le patient n’est donc pas hypnotisé à stopper l’addiction ou aller mieux. L’hypnose sert à inciter un changement physique, émotionnel ou comportemental, en utilisant le potentiel imaginaire du patient et ses associations psycho-émotionnelles.
Beaucoup de grands mots, mais est-ce que ça fonctionne ? Post-séance, les patients sont détendus, relaxés, secoués ou déroutés, mais tous disent avoir gagné en maturité et en lucidité. Bien sûr, ce n’est pas une solution miracle, et il faut parfois plusieurs séances : soyons honnêtes, si vous fumez deux paquets de clopes par jour, il faudra plus qu’une seule séance pour vous faire arrêter. Comme pour n’importe quelle habitude, la répétition est nécessaire pour qu’elle soit ancrée.